Parcours obésité avec orientation chirurgicale

La chirurgie de l'obésité concerne les patients dont l’obésité est sévère, compliquée ou réfractaire aux prises en charge conventionnelles. L’indication d’un tel parcours est posée par les médecins nutritionnistes avec l’ensemble de l’expertise de leur équipe, sur demande du patient ou de son médecin.

Une première consultation multidisciplinaire (médicale, diététique et infirmière) permet un bilan général, le diagnostic éducatif et de débuter le parcours de prise en charge globale.

La chirurgie de l'obésité se prépare pendant une petite année en travaillant sur les trois axes suivant : l’alimentation, l’activité physique et sportive et la gestion psychologique du stress et des émotions, et des éventuels troubles du comportement alimentaire.

L'objectif est d'aider le patient à mettre en place des modifications thérapeutiques du mode de vie durable autour de l'alimentation et de l'activité physique et sportive.

Nous proposons à nos patients, mais pas exclusivement, une approche psycho-comportementale. Il est en effet impératif de prendre en charge les troubles du comportement alimentaire, dont la présence s’associe à l’échec de la chirurgie. Il est nécessaire d’avoir posé les bonnes questions avant l’acte chirurgical qui est irréversible, et préparé la modification de l’image de soi qui va s’en suivre. Bien préparée, la chirurgie de l'obésité s’avère efficace pour perdre du poids, maintenir la perte de poids à long terme, et améliorer des complications comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Rappelons à cet égard la définition de la santé selon l’Organisation Mondiale de la Santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »…

La démarche de chirurgie de l'obésité demande un engagement du patient dans une prise en charge globale et un suivi médical régulier. Elle doit être mûrement réfléchie et ne peut pas être précipitée. Elle est un maillon dans une chaîne dont la prise en charge nutritionnelle et comportementale fait partie. Son succès à long terme en dépend.

Cette préparation associe une alimentation fractionnée, adaptée aux contraintes de chacun, une activité physique adaptée et encadrée. Un suivi psychologique est vivement conseillé et nous adaptons sa fréquence au cas par cas. Au bout de 3 à 6 mois de préparation satisfaisante, un bilan pré-chirurgical comprenant plusieurs examens complémentaires indispensables est réalisé. Des séances collectives animées par l’équipe chirurgicale du CHU permettent aux patients de recevoir une information détaillée sur les différentes procédures chirurgicales, leurs indications, bénéfices et risques.

Le dossier des patients est alors discuté lors d’une réunion pluridisciplinaire associant les médecins nutritionnistes et internes du service, les chirurgiens, les diététiciennes, et psychologue de l’unité.

Si le parcours se déroule de manière optimale, les patients accèdent à la chirurgie environ 12 mois après le premier rendez-vous.

Une fois la chirurgie programmée, en complément du suivi chirurgical, un suivi post-opératoire régulier est organisé dans le service EDN du CHU pendant les cinq ans qui suivent la chirurgie de l'obésité : à 3 semaines, 3 mois, 6 mois, puis tous les 3 à 6 mois ensuite. A partir de 2 ans après la chirurgie, le suivi peut être espacé à une fois par an. Après cinq ans de suivi, si le patient va bien, il est adressé au médecin généraliste du patient une fiche d'aide au suivi du patient opéré d'une chirurgie de l'obésité, labellisée par le comité national des Centre Spécialisés de l’Obésité (CSO) et la Société Francophone de nutrition Clinique et métabolisme (SFNCM).

Le but de ce suivi rapproché est de prévenir les complications post-opératoires précoces, tardives, les déficits/carences nutritionnels mais aussi de veiller à maintenir la motivation et la perte de poids à long terme, et prévenir la reprise de poids et l'échec de la chirurgie. Ce dernier concerne en France environ un patient sur cinq tous patients confondus.

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