Prise en charge - Soins, Coopérations

En 2023, un lieu d'accueil, d'écoute et de soins pour les femmes victimes de violences ouvrira ses portes au CHU

A horizon 2023, le CHU accueillera sur le parvis de l’hôpital Sud une structure sanitaire et médico-sociale où soignants, autorités et acteurs du social, de la justice et du droit collaborent pour accompagner les femmes victimes de violences à travers un parcours facilité, global et sans rupture. La ville de Rennes, l’Asfad et le CHU vont unir leurs forces et travailler main dans la main à ce projet profondément collaboratif et interdisciplinaire inspiré du modèle de Maison des femmes créé à Saint-Denis (93).

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Dans et hors les murs, un projet fédérateur

Érigée grande cause nationale en 2017, la lutte contre les violences faites aux femmes (VFF) se décline sur tout le territoire selon différents dispositifs. En 2021, le CHU décide de répondre à un appel à projet portant sur la création de dispositifs dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violence. 

 

Cette maison thérapeutique a pour but de fédérer les acteurs du territoire afin de permettre une unité de lieu et de temps dans la prise en charge de ces femmes. Pr Vincent Lavoué, chef du service de gynécologie et représentant du projet.

 

Conscients des atouts de l’établissement et du territoire rennais pour prétendre à la création d’un tel dispositif, les services de gynécologie-obstétrique, de médecine légale et des urgences ont proposé à l’ARS Bretagne, avec le soutien de l’institution, un projet à vocation sanitaire, médico-sociale et sociale qui s’appuie non seulement sur l’expérience acquise du CHU mais également sur celle des acteurs locaux, sans jamais s’y substituer.

Financé à hauteur de 100 000 € par an par l’ARS, le projet bénéficie du soutien de la ville à travers l’attribution d’une subvention d’équipement (bâti) sur deux années d’un montant de 1.3 millions d’euros versée à l’Asfad. Solidaire du dispositif, la fondation Kering soutient la création de Maisons des femmes en France via le collectif Re#Start** et prévoit d’apporter son soutien à l’unité hospitalière du site rennais, tout comme le fonds Nominoë.

 

IVG, planification, prise en charge des mutilations sexuelles et accompagnement des femmes victimes de violences

 

Ce lieu d’accueil, d’écoute et de soins accompagnera les femmes victimes de violences conjugales, intrafamiliales, sexuelles et/ou psychologiques mais également celles victimes de mutilations sexuelles, en demande d’IVG ou de planification. Dr Cloé Guicheteau, médecin coordonnateur du projet.

 

Les femmes qui franchiront la porte de cette maison trouveront en ce lieu unique et accueillant une réponse à différents besoins. Les premiers concernent des activités préexistantes au CHU à savoir (1) la prise en charge multidisciplinaire (médico-psychologique et chirurgicale) des femmes ayant subi des mutilations sexuelles pour laquelle une unité dédiée a été créée en 2011, mais aussi (2) la planification familiale et les interruptions volontaires de grossesse (IVG). Le troisième axe est quant à lui en construction et concerne (3) l’accompagnement des femmes victimes de violences, quelles qu’elles soient (conjugales, sexuelles, inceste, dans les soins, harcèlement, actuelles ou passées) vers le parcours le plus adapté : médical, social, judiciaire […] ou tout cela à la fois.

Un accompagnement transversal fondé sur une démarche partenariale viendra compléter ces quatre grands piliers afin de permettre à ces femmes d’être conseillées dans leurs démarches ou encore de participer aux groupes de paroles et ateliers de reconstruction de l’estime de soi proposés par la maison. Des permanences juridique et administrative seront également prévues afin de les accompagner en matière de dépôt de plainte à travers une coopération avec les services de police, de connaissance de leurs droits, de soutien administratif ou encore d’aide à la réinsertion professionnelle.

Cette maison a vocation à être un lieu empreint de sororité où les femmes pourront se ressourcer en toute sécurité, retrouver le pouvoir d'agir et leur autonomie afin de sortir des situations de violences. Louise Jacquot-Thierry, interne de gynécologie-obstétrique et de médecine légale.

Un lieu adossé au CHU mais réellement distinct et une construction en deux temps

2023, hôpital Sud

Pour répondre aux besoins spécifiques du lieu, il était nécessaire de construire un nouvel équipement. L'Asfad prendra en charge la construction de ce bâtiment que le CHU accueillera sur une parcelle de 380m2, à l'entrée de l'hôpital Sud. Il sera constitué de bureaux médicaux et d'entretien social ou psychologique, de salles de permanence et d'activité, d'espaces de vie, de repos et de convivialité, d’espaces multimédias et d'autres spécifiquement pensés pour les enfants. La ligne téléphonique départementale de la plateforme de lutte contre les violences conjugales accessible 24h/24 et 7j/7 y sera hébergée (02 99 54 44 88). L’ouverture prévisionnelle est fixée pour l’été 2023.

2026, Pontchaillou

Dans la perspective du déménagement des activités de l'hôpital Sud vers le site de Pontchaillou en 2026, le CHU intégrera ce lieu d’accueil dans son projet de reconstruction à travers des locaux adaptés au sein du nouveau CHU de Rennes.


* L’Asfad est une association rennaise créée en 1969 qui apporte son soutien aux femmes en difficulté, seules ou avec enfant, notamment dans le cadre de violences conjugales.
** Le collectif #Restart promeut le développement et l’implantation de Maisons des femmes pour offrir à toutes celles qui en ont besoin une prise en charge pluridisciplinaire et de proximité.

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