
Appel au 15 obligatoire avant d'accéder aux services d'urgence
Le 20 novembre 2019, le secrétaire d’État chargé de l’Enfance présentait un plan de lutte contre les violences faites aux enfants, prévoyant parmi ses mesures phares l’ouverture d’une centaine d’unités d'accueil pédiatrique des enfants en danger dans l’objectif d’en doter chaque département. En Ille-et-Vilaine, les villes de Rennes, Saint-Malo et Redon en sont désormais pourvues, le CH de Redon accueillant une antenne de l’unité rennaise de façon à apporter une réponse plus rapide aux enfants relevant de son périmètre.
La violence est un diagnostic à part entière
Dr Marion Pierre
Le repérage des violences, le recueil de la parole de l’enfant, sa prise en charge ou encore la rédaction des écrits (information préoccupante, signalement judiciaire) nécessitent une réelle expertise. Pour assurer l’ensemble de ces missions, l’unité du CHU de Rennes réunit une équipe pluridisciplinaire de secrétaires, puéricultrices, assistantes socio-éducatives, psychologues, pédiatres, médecins légistes pédiatres, médecins légistes et pédopsychiatre spécialisés dans la prise en charge de ces situations complexes et parfois dramatiques.
L’UAPED travaille en lien étroit avec les différentes unités des services de pédiatrie et de médecine légale mais également avec des partenaires extra-hospitaliers ou encore, dans un avenir proche, avec la Maison des femmes Gisèle Halimi. Un mineur peut ainsi être amené à rencontrer l’équipe de l’unité par la voie médicale ou des suites d’une procédure judiciaire. « En moyenne, l’UAPED Sud traite environ 800 dossiers par an (avis, consultations…). Nous recevons également jusqu’à 1 000 mineurs sur réquisition judiciaire au sein du service de médecine légale, dont 300 sont entendus dans l’unité », explique le Dr Pierre. Lorsqu’une audition du mineur est demandée par la Justice, l’UAPED Pontchaillou l’accueille dans un environnement protecteur et sécurisant grâce à l’équipe pluridisciplinaire réunie autour de l’enfant et à des locaux adaptés. La qualité du recueil de la parole de l’enfant joue en effet un rôle crucial dans la suite de la procédure. À l’issue de l’audition, l’enfant est examiné afin d’évaluer les éventuelles conséquences des violences sur sa santé physique et psychique. « Le médecin légiste, c’est en quelque sorte le médecin des violences et ces dernières requièrent une expertise et un diagnostic précis, comme dans n’importe quelle autre spécialité », rappelle la responsable de l’unité.
L’unité se tient à la disposition de tout professionnel pour repérer les violences, évaluer la situation et offrir la prise en charge et les soins adaptés aux enfants en danger, qu’ils soient victimes – suspectées ou avérées – de violences, de carences ou de négligences. L’UAPED Sud propose ainsi une évaluation globale de la santé du mineur tout en facilitant et en organisant l’accès aux soins. Au besoin, la mise en œuvre d’une protection administrative ou judiciaire peut être décidée par le biais d’une information préoccupante ou d’un signalement judiciaire.