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Orthoprothésiste à l'hôpital : un métier rare donc précieux

Vendredi 17 mai, les trois orthoprothésistes du CHU ont ouvert les portes de leur atelier pour faire découvrir leur métier, partager leur savoir-faire et présenter l’usage des nouvelles technologies dans leur pratique.

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Les orthoprothésistes interviennent, sur prescription médicale, pour concevoir de grands appareillages orthopédiques (corset, orthèse de membre inférieur, attelles diverses…) pour les patients hospitalisés atteints de fractures ou de troubles fonctionnels. Ces orthèses sont réalisées sur mesures, adaptées à la morphologie, aux besoins du patient et selon la prescription médicale. Petit plus, les patients peuvent même choisir la couleur et les motifs de leur futur appareillage !

Pour concevoir ces appareillages, les orthoprothésistes peuvent, depuis juillet 2023, s’appuyer sur 2 techniques pour prendre leurs mesures :

  • Le moulage en plâtre pour les orthèses de membre inférieur ;
  • La prise d’empreinte numérique pour la réalisation des corsets, à l’aide d’un scanner 3D qui permet de récupérer en quelques secondes l’anatomie du patient au format numérique et l’importer dans un logiciel de retouche 3D.

Un vrai gain de temps pour ces professionnels qui reçoivent jusqu’à 700 demandes par an, et de confort pour le patient !

Des artisanes en blouses blanches

“ Bienvenue dans notre atelier. Ici, nous fabriquons des orthèses sur moulage, ce qui nécessite d’aller au lit du patient afin de prendre une empreinte du membre ou du buste. Hier encore, cela impliquait de nous munir des sacs de plâtre ; désormais, un scanner 3D suffit ”, explique Laurie Baumard, dernière arrivée dans l’équipe à l’issue d’un BTS spécialisé en trois ans. “ On procède ensuite à un travail de sculpture sur le plâtre ou à l’aide d’un logiciel de modélisation 3D pour fabriquer le positif, puis l’orthèse à partir de matériaux tels que la mousse de plastazote, le polyéthylène ou le polypropylène. Nous ne réalisons pas de prothèses mais sommes spécialisées dans l’orthèse, plus courante. Elle se positionne pardessus le membre, de façon à le compenser ou le protéger et vient en soutien de certains mouvements comme la marche. ” Pour Delphine Boucher, 24 ans d’expérience dont 16 au CHU, cette double facette soin-artisanat qui les a unanimement attirées constitue l’essence même du métier. “ De la prise de mesures à la fabrication de l’appareil, nous intervenons à chaque étape pour délivrer un matériel ultra-personnalisé. Aujourd’hui plus que jamais, cette approche fait figure de spécificité rennaise et nous en sommes fières. ”

Adaptabilité, écoute et polyvalence

“ Outre les compétences techniques, exercer le métier d’orthoprothésiste dans le contexte qui est le nôtre requiert une grande adaptabilité ”, souligne Margot Pélissier, dont le parcours témoigne déjà d’une grande souplesse puisque les sirènes du métier l’ont fait se détourner d’une carrière initiée aux beaux-arts. “ En effet, il faut être capable de se réorganiser, reprioriser nos interventions en fonction de l’urgence, nous déplacer partout ou encore adapter notre posture pour parler au patient âgé comme au petit enfant. Il s’agit également de nous montrer patientes et polyvalentes pour épouser le rythme des soins et accueillir les imprévus tout en gérant les activités connexes : réception des demandes, gestion des stocks, programmation, documentation à destination des patients et des soignants… ” Un constat auquel abondent Delphine et Laurie avant de rappeler l’importance de l’écoute.

“ Nous sommes au contact direct des patients et nous les aidons – littéralement parfois – à se relever d’un accident, d’une maladie ou encore d’une malformation. À ce titre et comme il en va de tous les professionnels du soin, nous devons être à l’écoute de leurs besoins et à même de les analyser. ”

Merci à l’équipe de nous avoir ouvert les portes de son atelier et, avec un peu d’avance, nous leur souhaitons un joyeux 50e anniversaire !