
Appel au 15 obligatoire avant d'accéder aux services d'urgence
La phase aigüe des infections graves est aujourd'hui très bien prise en charge à l'hôpital. Cependant, ces infections sévères s'accompagnent de dysfonctions prolongées du système immunitaire susceptibles d’augmenter le risque d’infections nosocomiales. Parmi les mécanismes immunologiques favorisant ces troubles, le service des Maladies infectieuses et réanimation médicale du CHU a mis en évidence le rôle clé que jouent la diminution du nombre de lymphocytes (cellules assurant la défense immunitaire de l’organisme) et le recrutement de cellules immunosuppressives (mécanismes d’action des cellules cancéreuses). Combinés, ces mécanismes conduisent à une diminution de l’arginine présente dans l’organisme, pourtant essentielle à son bon fonctionnement (cicatrisation, croissance…).
L’équipe de recherche a développé un modèle d’infection intra-abdominale grave chez la souris suivie cinq jours plus tard d’une pneumopathie, mimant ainsi la survenue d’une infection nosocomiale. Les souris recevaient ou non par voie orale de l'arginine ou de la citrulline, un acide aminé aux propriétés voisines de l'arginine qui se révèle plus intéressant d'un point de vue pharmacologique. Ayant démontré que la supplémentation nutritionnelle par citrulline jouait un rôle essentiel dans la réponse anti-infectieuse, cette immunonutrition permet d’envisager de nouvelles perspectives thérapeutiques chez les patients hospitalisés en réanimation pour sepsis.
Un essai clinique randomisé (CACOLAC, NCT04404426) a ainsi été mené au CHU de Rennes chez les patients atteints de COVID-19 grave pour évaluer l'intérêt de l'administration de citrulline. Les résultats de cet essai sont actuellement en cours d'analyse mais viennent d’ores et déjà souligner la synergie clinico-biologique qui lient l’université, l’Inserm et le CHU.
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