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"Covid long" : une unité dédiée ouvre au CHU

Depuis le 20 septembre, une nouvelle unité a ouvert ses portes au CHU. Sa mission : proposer aux patients présentant les symptômes d’un « Covid long » un accompagnement pluridisciplinaire adapté à la sévérité de la situation : programme de médecine physique et réadaptation (MPR), programme de réentrainement à l’effort par le centre santé bien-être (CSBE), soutien psychologique…

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Le CHU et ses partenaires se mobilisent

En mai, l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne a émis un appel à manifestation d’intérêt dans le but d’identifier et accompagner les organisations de prise en charge et de suivi du « Covid-long » et les projets de recherche innovants en région. Avec ses partenaires (pôle Saint-Hélier, polyclinique Saint-Laurent, représentants de médecins généralistes, plateformes territoriales d’appui (PTA)…), le CHU y a répondu pour proposer un dispositif d’orientation et de prise en charge des personnes présentant une persistance de symptômes plus de trois mois après avoir été touchées par la Covid-19, après évaluation par le médecin traitant.

En Bretagne comme ailleurs, la Covid-19 laisse des traces

On estime qu’à la fin de la troisième vague au début de l’été 2021, près de 300 000 bretons et bretonnes avaient été touchés par la Covid-19. S’il est très difficile d’estimer la proportion de personnes présentant des symptômes persistant ou récidivant au-delà des premières semaines suivant l’infection, on peut en revanche distinguer deux populations du point de vue des ressources en soins nécessaires.

  1. Les personnes sévèrement touchées par la Covid-19 pour lesquelles une hospitalisation a été nécessaire, qu’il s’agisse d’une simple oxygénothérapie ou d’un séjour en réanimation pouvant aller jusqu’à plusieurs mois. Ces personnes peuvent présenter des séquelles qui se sont installées dans le continuum de la forme sévère initiale.
  2. Les personnes touchées par la Covid-19 sous une forme peu symptomatique nécessitant des soins relativement peu importants à la phase aiguë de l’infection mais présentant plusieurs semaines après un ou plusieurs symptômes persistants, avec un niveau de handicap résiduel très variable.

Dans cette deuxième catégorie de population, on estime qu’environ un patient sur deux va présenter une persistance de symptômes à six mois. Chez les personnes ayant été hospitalisées, ce chiffre est encore plus élevé compte tenu de la sévérité de la maladie initiale et de l’éventuelle préexistence d’une maladie respiratoire.

Une prise en charge pluridisciplinaire alliant rééducation physique, neurologique et soutien psychologique

Les premières expériences de prise en charge de patients présentant des symptômes persistants démontrent également la présence d’une souffrance psychique importante nécessitant une prise en charge adaptée. Aussi, un soutien psychique est apporté dans chacun des deux parcours prévus par le dispositif.

  1. Le patient est évalué par son médecin traitant grâce à des tests (fiches adressées par le CHU, l’ARS et les PTA aux médecins traitants). Les tests physiques, cognitifs et psychologiques permettent d’évaluer si le patient a besoin d’une prise en charge ambulatoire. Si tel est le cas, des fiches-conseils peuvent lui être proposées, en complément d’une orientation vers une rééducation physique, respiratoire ou ORL selon le réseau propre à chaque médecin traitant et avec l’aide de la PTA si besoin.
  2. Pour les personnes aux symptômes les plus sévères, une prise en charge multidisciplinaire dans les unités de soins spécialisées (pour le bassin rennais : le CHU de Rennes, la polyclinique St Laurent, le pôle St Hélier) est prévue. Le médecin traitant contactera la cellule de coordination « Covid long » (une ergothérapeute de MPR et d’une infirmière du CSBE), qui orientera le patient selon les besoins.