Autonomie des séniors : l’étude ACCORDS livre ses premiers résultats

Le CHU de Rennes a codirigé avec le Laboratoire traitement du signal et de l’image (LTSI, Inserm U1099, Université de Rennes) l’étude ACCORDS dont l’objet est de détecter les signes précoces de fragilisation des personnes âgées à leur domicile, ces signes étant potentiellement annonciateurs d’un début de perte d’indépendance. Pour ce faire, le protocole s’est appuyé sur un ensemble d’objets connectés (tablette et application conçue pour l’étude, balance, tensiomètre, actimètre et moniteur d’activité) confiés directement à la trentaine de sujets participants dont la moyenne d’âge est de 85 ans. Ces derniers ont ainsi bénéficié d’un suivi de santé sur deux ans entre septembre 2020 et mai 2023, au rythme d’une visite par trimestre.

En s’appuyant sur des données cliniques et paracliniques (poids, tension…), sur l’activité physique et sur l’analyse du discours, cette étude a permis d’avancer dans la compréhension de la prévention par des objets connectés et ouvre de nouvelles perspectives en faveur d’un soutien plus grand de la santé des aînés à domicile. Elle a en outre permis de diversifier leurs activités et d'investir les innovations technologiques. 

Cette étude confirme que la fragilité est un syndrome complexe dont l’analyse nécessite de tenir compte d’un vaste et hétérogène ensemble de paramètres. Il est également intéressant de rappeler les avancées permises par ce projet dans le champ de la psychologie sociale à travers notamment l’analyse des usages du dispositif et des représentations sociales du vieillissement. L’équipe projet a ainsi constaté que plus les participants se fragilisent, plus ils se détachent du dispositif connecté pour se recentrer sur les choses essentielles. Du point de vue de la représentation du vieillissement, elle varie d’un participant à l’autre, selon le niveau d’activité (fort ou faible) et l’appréciation du vieillissement (positif ou négatif).